Les sushis botaniques de Bloom

Des sushis véganes? Quelle bonne idée! Et quel joli nom…



Il faut regarder les choses en face: à moins de sélectionner des produits locaux ou se situant au bas de la chaîne alimentaire (crevettes nordiques, moules, sardines), manger du poisson et des fruits de mer n’est pas toujours bon pour l’environnement. Ni pour la santé. Le thon, si populaire en version sushi, est contaminé par du mercure en plus d’être en voie de disparition. Les crevettes et fruits de mer issus de l’aquaculture de l’Asie du Sud-Est sont non seulement «élevés» dans des conditions épouvantables, mais produisent souvent presque autant de gaz à effet de serre que la viande rouge. Et ne parlons pas des microbilles de plastique qu’on trouve de plus en plus dans la chair des produits de la mer ni de la surpêche des océans qui menace tellement d’espèces.

Bon timing, donc, pour lancer un restaurant de sushis botaniques. Bloom, c’est le nouveau projet de Dominic Bujold, le fondateur des Sushi Shop et des restaurants LOV, et de Christian Manuel Ventura, fondateur et chef de Momo Sushi, qui s’est fait remarquer pour ses créations véganes.

 

 

Le décor invitant, réalisé par la designer Jacinthe Piotte, mixe les influences japonaise et scandi.

 

Le menu, soigné, propose des entrées assez classiques, puisqu’on ne sert pas beaucoup de protéines à cette étape du repas dans les restos japonais: bol d’edamame, gyozas croustillants, tempura de légumes, soupe miso, tofu agedashi. Les surprises, on les réserve pour le menu sushi. Hosomaki au shishito (ou «piment roulette» parce qu’un sur dix est piquant!), nigiri au tumato (tomate compressée imitant le thon), futomakis déjantés (Kill Bill au Beyond Meat; Bollywood à la crevette végane, cari et patate douce; Queen au tofu et à l’aïoli de safran garni d’une feuille de lotus rôtie). Il y a des sushis aux cœurs de palmier, au chou-fleur, à la betterave… On ne donne pas dans le classique japonais, c’est clair! Mais la cuisine végane écrit ses propres règles, il faut donc s’attendre à ça.

Bloom ne se contente pas de substituer les légumes aux protéines animales: le restaurant s’est aussi donné pour mission d’encourager les producteurs locaux, de minimiser l’utilisation du plastique et de réduire au minimum déchets et gaspillage alimentaire.

Le décor, très réussi, est signé Jacinthe Piotte, la talentueuse designer des restaurants LOV. Elle s’est inspirée du si beau principe japonais du wabi-sabi, qui célèbre la perfection de l’imperfection. Le vieux côtoie le neuf. Comme la tradition sushi côtoie la nouvelle vague végane.

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Bloom

368, rue Saint-Paul Ouest

Vieux-Montréal

bloomsushi.com

 

 

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