Ne pas avoir d’enfants pour le bien de la planète

C’est le discours des GINKS (Green Inclination, No Kids). Parlons-en.
Texte MJ Desmarais  photo lorna scubelek



Une femme peut décider de ne pas avoir d’enfants pour toutes sortes de raisons: parce qu’elle n’est tout simplement pas attirée par la maternité (oh le tabou!), parce qu’elle préfère se consacrer à sa carrière ou à ses projets de vie. Parce qu’elle attend – ou n’attend plus – de rencontrer la bonne personne pour faire ça à deux.

Les GINKS, elles (parce que c’est un mouvement essentiellement féminin pour l’instant), s’abstiennent de procréer pour sauver la planète et revendiquent le droit à la dignité, considérant que leur décision devrait leur conférer un statut social aussi respectable que si elles avaient décidé de procréer. Leur argument: la Terre, déjà en surpopulation avec 7,6 milliards d’habitants, ne peut pas accueillir plus d’humains. Il faut dire que l’impact environnemental d’un enfant dans un pays développé équivaut à presque 60 tonnes de carbone par année. Dans un pays en développement, où l’on a beaucoup plus d’enfants, mais où l’on consomme tellement moins, c’est une autre histoire.

Les GINKS – qui sont souvent très jeunes – prônent aussi les avantages d’une vie sans enfants qui leur procure liberté, sérénité et aisance financière. Certains détracteurs avancent que cette attitude hédoniste est leur motivation première et que leur militantisme écologique n’est qu’une façade. Enfin, pas facile d’y voir clair!  En fait, on ne sait pas trop si les GINKS ont renoncé à voyager en avion, à se déplacer en voiture (impact environnemental annuel: 2,4 tonnes), à manger de la viande (impact annuel: 0,8 tonne), à porter du coton (une matière «naturelle» qui consomme une quantité effarante d’eau). Parce que, réduire ses besoins et sa consommation, ça compte dans la balance.

Ces jours-ci, on parle beaucoup du documentaire Anthropocène – L’époque humaine, qu’on peut voir au Cinéma Beaubien. L’anthropocène, c’est cette nouvelle ère qui a commencé il y a 200 ans au moment pivot où l’activité humaine a eu un effet réel sur l’écosystème de planète, et qui s’achèvera on ne sait quand, on ne sait comment. Le film, entre art et science, fait réfléchir.

On parle depuis longtemps de dénatalité et d’anti-natalité comme solutions pour renverser les ravages causés par l’humanité. Les GINKS n’ont rien inventé, mais leurs revendications animent des conversations nécessaires – et ça, qu’on soit d’accord ou pas avec leur point de vue, c’est une bonne chose.

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