Roadtrip en Islande

La photographe Daphné Caron est une vraie fana de la nature et des activités en plein air. Pas étonnant qu’elle ait décidé de satisfaire ses deux passions en faisant le tour de l’Islande en van avec Nicolas, son amoureux, photographe aussi. Récit, en mots et en images.
Texte et photos Daphné Caron



Pourquoi l’Islande?
Parce que c’était notre rêve. Nous avons une passion commune, mon chum et moi, pour les grands espaces, la nature et la photo. Lorsqu’on voyage ensemble, on choisit spontanément des destinations plein air. On n’a pas été déçus!

Avant de partir
Je suis passée à travers le Guide du routard Islande quelques mois avant notre départ. Je voulais tout savoir sur les «attractions» intéressantes pour pouvoir mettre l’accent sur ce qui nous tentait vraiment. Il faut faire des choix quand on fait un road trip de deux semaines et qu’il y a 1000 choses grandioses à voir! On a seulement réservé notre van et nos deux premières nuits au Kex Hostel à Reykjavik (photo 1). On ne s’est imposé aucun horaire rigide pour la suite. On y allait au pif. Notre voyage concordait avec le moment de l’année où le soleil ne se couche pratiquement jamais, alors on a visité plusieurs sites très tard le soir, parfois en pleine nuit, question d’éviter les touristes (et parce que notre corps ne comprenait pas que c’était le temps de dormir).

 

Rouler et dormir en van
Pour nous, c’était la meilleure façon de découvrir l’Islande. Plusieurs mois avant notre départ, j’ai épluché tous les sites de compagnies de location de van, en prenant soin de lire tous les commentaires et toutes les histoires d’horreur des touristes. On aurait bien aimé louer un 4 x 4 pour pouvoir sortir des routes principales, mais notre budget ne nous le permettait pas. Notre choix s’est arrêté sur Kuku Camper. On a été séduits par leur branding très funky et les critiques, très positives. Leurs vans étaient presque tous peints au airbrush à l’effigie de personnages mythiques tels que Rambo, Chuck Norris ou encore de stars déchues comme Lindsay Lohan. On trouvait ça très drôle. Malheureusement, comme on est des Nord-Américains qui ne connaissent que les transmissions automatiques, on a dû se contenter du dernier véhicule disponible qui n’avait pas encore été décoré. Donc pas de photos de Rambo devant un volcan.

 

Calendrier et température
On est partis à la mi-juin. La température était très changeante. Vent, pluie, soleil, froid, plus de vent, plus de pluie. Il fallait toujours enfiler plusieurs couches de vêtements et avoir un imperméable sur nous quand on s’éloignait du van parce que la météo pouvait changer radicalement en l’espace de quelques minutes. Je me souviens d’une nuit sur la plage du lac Jökulsárlón où nous étions frigorifiés dans notre van, au point où nos mâchoires claquaient littéralement! On n’avait pas prévu une chute de température aussi radicale. On s’est finalement résignés à reprendre la route pour pouvoir mettre du chauffage… Je dirais qu’en faisant ses valises, il faut être prêt à toutes les éventualités! En plus des vêtements chauds, il faut évidemment avoir de bonnes bottes de marche, parce qu’il n’y a pas grand monde qui va t’aider si tu te foules une cheville dans un coin perdu.

 

Des moments inoubliables
Il y en a beaucoup! La fois où j’ai voulu acheter du bacon à l’épicerie et réalisé que le paquet coûtait 28$ canadiens. Le soir où un phoque s’est donné en spectacle sur un petit glacier en face de nous au lac Jökulsárlón (photo 8). Le jour où on est allés faire du cheval au lac Mývatn. C’était en plein pendant la saison des mouches; il y en avait tellement qu’elles formaient des nuages et qu’on distinguait à peine les montagnes autour de nous. C’était apocalyptique! La seule façon de préserver notre santé mentale pendant notre balade de deux heures à cheval a été de porter un filet sur notre tête. Pauvres chevaux! Et, bien sûr, tous ces moments où nous avons pu admirer des paysages grandioses, des glaciers, des volcans, des chutes… Ce que j’ai vu de plus beau? Le lac Jökulsárlón à 2h du matin et Hverir.

Dépaysement
Presque partout, on a l’impression de se retrouver au milieu de nulle part. L’aménagement des sites est très épuré, ce qui a pour effet de ne pas dénaturer le paysage. Il y a très peu de pancartes de signalisation sur les routes et, quand il y en a, elles sont discrètes. Ça nous donne presque l’impression d’être les premiers à poser le pied à ces endroits. D’ailleurs, inutile de chercher les haltes routières ou les toilettes…

Un endroit qui ne vaut pas le détour
Le Golden Circle. C’est le circuit touristique le plus fréquenté en Islande, qui se fait en une journée à partir de Reykjavik. Malheureusement, la concentration de touristes dans ce coin-là rend l’expérience vraiment moins agréable. C’est plus difficile de s’émerveiller devant une chute, aussi grandiose soit-elle, quand on doit se garer dans un stationnement plein à craquer et se faufiler parmi des selfie sticks et iPads tenus à bout de bras. En fait, dans ces moments, j’avais plus de plaisir à photographier les touristes! Sinon, pendant le reste du voyage, nos principaux compagnons étaient des moutons et des chevaux. On pouvait conduire des heures durant sans croiser une seule voiture. Les sauvages que nous sommes étaient comblés.

 

Les attentes
Elles étaient très élevées et je n’ai pas été déçue. Certains paysages étaient tellement grandioses qu’aucune photo ne peut leur rendre justice. Il faut être là pour voir!  Notre seule déception – et on s’y attendait – a été la nourriture. C’est difficile et très cher de bien manger à l’extérieur de Reykjavik. La seule chose qui ne coûte pas cher en Islande, ce sont les cartes Vodafone et le fait que le Wi-Fi est disponible partout, même dans le fin fond du nowhere.

Au menu en Islande
On a beaucoup aimé – et beaucoup mangé – des Smørrebrøds (tartines des pays nordiques). On a aussi aimé le poisson islandais quand c’était abordable. Sinon on achetait du pain et du yogourt à la chaîne d’épicerie Bonus. Les fruits, les légumes et la viande étaient vraiment chers. Et parce que nous avons décidé de suivre les conseils de locaux rencontrés au début du voyage, nous n’avons pas goûté au hákarl, fameux requin fermenté d’Islande.

Reykyavik, en un mot
Éclectique! On sent que c’est une ville où l’art rayonne sous toutes ses formes. Le mélange des différents styles architecturaux est vraiment étrange!

 

Les Islandais
Tous les échanges qu’on a eus avec les locaux ont été vraiment agréables. Au Kex Hostel à Reykjavik, il y avait des spectacles plusieurs soirs par semaine et le bar se remplissait autant de gens du coin que de touristes. Il a été plutôt facile d’entamer la discussion avec eux et, comme c’était avant de partir en road trip, les conseils qu’on a reçus étaient plus que bienvenus. C’est d’ailleurs ce qui a fait en sorte que nous ne sommes pas allés au Blue Lagoon. Les Islandais nous ont dit qu’ils n’oseraient même pas mettre le bout de leurs orteils dans cette «mare». Ils nous ont plutôt suggéré d’essayer le Mývatn Nature Baths. On les a écoutés: le site est moins achalandé, mais avec la même odeur nauséabonde dans un décor idyllique! On s’est aussi fait dire par d’autres touristes que les Islandais s’arrêtent presque systématiquement lorsqu’ils croisent des touristes qui font du pouce.

 

Un conseil à donner à ceux qui veulent visiter l’Islande
Organiser son voyage en fonction de ce que l’on veut voir et faire. Beaucoup de routes sont fermées au printemps et à la fin de l’été. C’est bête de réaliser, une fois rendu sur place, qu’on est deux semaines en retard pour faire une activité qui nous intéressait.
Il faut réserver au strict minimum (voiture, activités très populaires), mais se laisser beaucoup de temps pour découvrir l’Islande à son propre rythme. C’est plus facile de s’émerveiller quand on n’a pas un horaire réglé au quart de tour. Pour moi, le road trip en van est la meilleure option, car tout se fait à bord du véhicule alors on peut choisir de passer beaucoup de temps à un endroit tripant sans avoir en tête qu’il faut se presser pour aller s’enregistrer au prochain hôtel.

Un regret
On n’a pas vraiment fait de trekking, malheureusement. Je voulais vraiment aller faire un trek à Landmannalaugar, LE spot où faire les plus belles randos. Mais on était un peu trop tôt dans la saison et on aurait eu besoin d’un véhicule 4 x 4 pour se rendre au site, car la route est très cahoteuse et traverse parfois de petites rivières. Si on veut y aller, les routes ouvrent seulement de la mi-juin à la mi-septembre, et tout dépend des conditions.

Tu y retournes?
Oh oui!

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Pour suivre Daphné et Nicolas
daphnecaron.com
Instagram: daph.nico

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